Gonzaï Nights : Vox Low, Pion, David Chalmin - CONCERT
Deux ans après leur premier passage chez nous, les Français de Vox Low restent solides sur leur appuis, fidèles en amitié et heureux en amour. Consacré au niveau mondial (et même un peu plus loin) depuis la sortie de leur album chez Born Bad, Vox Low reste, comme Antoine griezmann au football, le meilleur espoir français. Chouchou d’Andrew Weatherall et d'Ivan Smagghe, le duo fail dans la old wave synthétique et pratique le Krautrock sous haute influence CAN mais en y injectant une bonne dose de drogue dure. Férocement conseillé à ceux qui aiment se prendre des coups de MDMA sur la tête, mais aussi aux grands-papas secrètement amoureux de Gary Numan. Couteau entre les dents, maquillage militaire et oeil du tigre : ce soir Vox Low ne viendra pour beurrer des tartines.
David Chalmin est encore jusque là un hyper-actif très discret. Producteur et ingénieur son talentueux, il a entre autre enregistré les trois derniers albums de Matt Elliott ainsi que le tout récent The Third Eye Foundation où il intervient en tant qu’arrangeur, le dernier album de Shannon Wright, The National, Angélique Ionatos, Gaspar Claus, Katia et Marielle Labèque, Richard Reed Parry, Efterklang. Son répertoire s’étend avec aisance du rock jusqu’à la musique avant-gardiste, classique et contemporaine. Outre ses qualités d’ingénieur et d’arrangeur, il s’illustre comme compositeur et interprète; en 2019, il crée deux pièces, la première pour orgue pour le Festival Variations Nantes, la seconde pour 100 pianistes à Philharmonie de Paris. Et son premier album « La terre invisible » sort ces jours-ci chez Ici d’Ailleurs; on le recommande vivement à ceux troublés par les expérimentations électroniques de Thom Yorke avec qui Chalmin, d’ailleurs, a travaillé.
Il a longtemps été facile d’avoir sa petite idée de ce qu’un album de pop française devait ou pourrait être. Sauf que ces dernières années, une nouvelle génération, élevée aux algorithmes, n’a cessé de réinventer les schémas et de trouver de nouvelles formes d’expression. Avec son premier album, 22:22, Pion s’inscrit d’emblée dans cet héritage. Soli de saxophone débridés, inclinaisons synthétiques, arrangements d’une précision rare, courants d’émotions pures : l’univers de Pion doit autant à l’ambition d’un space-opéra qu’à l’intensité d’une free party. Tout chez ces anciens membres de Blind Digital Citizen semble être ainsi une tentative de casser les chapelles musicales et de s’extirper d’une « nature morte » ou des « murmures de la cité ». Durant une quarantaine de minutes, il s’agit ainsi pour Louis Delorme, François Devulder et Charles Templier de transposer leur audace en musique et de dire, à l’image d’une certaine scène française dans les années 1970, que tout est désormais permis. Ce soir, le groupe ne jouera pas à 22:22 mais vous avez compris l’idée.
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